De battre mon coeur s’est arrêté
Vendredi 6 juillet, je suis allée à l’hôpital du Sacré-Coeur pour essayer d’entendre à nouveau le coeur de ma petite crevette. Dans le bureau de ma médecin, on n’a rien entendu. Je suis donc allée en échographie au début de l’après-midi. Entre temps, j’avais eu le temps de faire mes prises de sang, d’aller reconduire Jonathan pour sa dernière journée de travail chez Sidlee, d’engouffrer un énorme déjeuner et de retourner chercher Jonathan.
À l’échographie, on ne voit toujours pas le coeur battre. La médecin qui est là mesure le foetus: 2.7 cm. Elle me regarde doucement: « Il y a eu arrêt de grossesse à 8 semaines. »
Fausse couche.
Jonathan et moi avons beaucoup pleuré dans corridor de l’hôpital. C’est vraiment une triste nouvelle. On était déjà attaché à ce petit être. Après une heure, les idées étaient déjà un peu plus claires. Bien que ce ne soit pas une bonne nouvelle, ce n’est pas une mauvaise nouvelle non plus. Ce n’est que partie remise. Petit bébé n’était pas assez fort pour continuer, la vie a décidé que ce n’était pas cette fois que j’allait enfanter.
Je viens d’entrer dans les statistiques: une femme sur quatre vit la même chose que moi, c’est beaucoup quand même. La vie est plus forte que tout et elle fait ce qui est le mieux pour la suite des choses.
J’ai donc un foetus décédé dans l’abdomen depuis 3 semaines et je n’ai eu aucun symptôme… Étant donné que l’évacuation de la chose ne se fait pas par voies naturelles, je vais aller à l’hôpital demain matin pour avoir un curetage. Je suis contente d’avoir pris la fin de semaine pour absorber les émotions, repasser le film des évènements dans ma tête et jaser de tout ça avec des gens. Je suis allée dans un chalet avec la famille proche de Jonathan. Vendredi soir, je n’aurais pas été prête pour l’intervention sous anesthésie. Aujourd’hui, j’ai hâte qu’on m’enlève cette petite roche pour que je puisse passer à autre chose.
Je vais continuer d’écrire sur ce blogue, ce contretemps fait partie de l’expérience aussi!