La guérison
Je reviens tout juste d’un rendez-vous chez mon médecin. Il était déjà pris dans le temps que j’étais encore enceinte et de toutes façons, après un curetage, le gynéco m’avait dit qu’il fallait que je la voie anyways. D’un coup qu’il y aurait des complications et pour le soutien psychologique j’imagine.
Dans mon cas, ça s’est déroulé tellement bien physiquement (pas de douleur, presque pas de saignement) et psychologiquement (plein de support et d’amour de toutes parts!) qu’elle m’a fait part des résultats de mes prises de sang, de mon test d’urine et de ma demande à la CSST. Avis à toutes les travailleuses autonomes: nous ne sommes pas éligibles au retrait préventif. Tout comme les médecins d’ailleurs… C’est ce qu’elle m’a dit!
Ça m’a un peu shakée en dedans de raconter encore mon long séjour à l’hôpital et surtout de la revoir, un mois après qu’on ait appris la triste nouvelle. Exactement un mois en fait, c’était le 6 juillet. Les émotions sont beaucoup mois vives, mais y’a toujours un peu d’incompréhension qui reste. J’ai compris que c’était la nature, que c’était pour le mieux, que c’était répandu… mais y’a quand même un « pourquoi nous autres » qui reste. J’imagine que c’est une épreuve que Jon et moi devions traverser afin de tester notre couple et les raisons qui nous poussent à fonder une famille. Et bien ça confirme ce que je pensais quand je l’ai marié: Jonathan, c’est le bon.
Nous avons vécu notre deuil en simultané. Nous étions tristes et assez renfermé sur nous-mêmes. On s’est éloigné l’un de l’autre pour digérer la peine en solitaire. On a repris notre routine de workaholic, en pensant que la tristesse allait s’estomper et que tout allait revenir comme avant. Mais des fois, la vie nous rappelait en pleine face que c’était pas encore terminé. Petite parenthèse à ce sujet… Je n’ai pas senti de jalousie par rapport à d’autres nouvelles mamans. Par contre, apprendre qu’une amie était tombée enceinte par accident, ça m’a fait quelque chose. Un sentiment d’injustice: y’en a qui en veulent même pas et qui ont un bébé quand même. Fin de la parenthèse.
Ce qui est vraiment incroyable avec Jonathan, c’est que nous sommes capables d’avoir un recul par rapport à notre couple et s’observer de l’extérieur. Alors qu’on était loins l’un de l’autre, on le savait. On se gardait à l’oeil pour ne pas se perdre. Et puis, ça a débloqué le weekend passé. Jonathan était parti 2 jours à Éclipse, se défouler en nature sur de la grosse musique forte. Je me suis ennuyée. J’avais le goût de le retrouver, lui. Et c’était réciproque. On a reconnecté à mon retour d’une répétition très tard dimanche soir, on a jasé très très longtemps et ça a fait du bien.
On est donc passé à un autre stade! Je ne crois pas qu’on va se garrocher dans la procréation, même si mon cycle menstruel est revenu à la normale. J’ai le goût de retrouver mon homme, de passer du temps avec lui et me confirmer à moi-même que c’est vraiment le bon temps pour moi de devenir maman. Me poser les vraies bonnes questions quoi.