Bloguer sa maternité: remerciements
Quand j’ai commencé ce blogue en 2007, c’était réellement pour « éventer toutes les réflexions, les questions, les conclusions et les aberrations de la grossesse et la maternité. » C’était la soupape qui me permettrait d’être tolérable pour mon entourage, une zone tampon pour absorber mes émotions et m’empêcher de me transformer en nouvelle maman gossante. Sur mon blogue, j’avais mon terrain dédié à l’exploration de la maternité. Donc dans la vraie vie, j’éviterais de devenir le stéréotype de la fille complètement obnubilée par son ventre grossissant. C’était une question d’équilibre. Et puis j’ai toujours été meilleure à l’écrit quand venait le temps d’exprimer ce que je ressentais. Ouais, je suis du type « journal intime ». Avec le p’tit cadenas pis toute.
J’ai donc commencé à écrire pour moi. Puis, pour ma famille et mes amis, pour leur partager ce qui se passait dans mon for intérieur, au sens propre comme au figuré. Puis, après une fausse couche, deux ans d’attente, une grossesse à la télé et un bébé fille joyeux et joufflu, mon blogue est recommandé dans La Presse.
C’est fou. D’abord, il existe des milliers de blogues de mamans et c’est le mien qui est choisi. Et « À lire même si on n’a pas d’enfant. » Wow! Ça me fait particulièrement plaisir. C’est important pour moi de ne pas créer de clans « avec » et « sans » bébé. Certains parents m’agacent avec leur attitude suffisante de « vous ne pouvez pas comprendre, vous n’avez pas d’enfant ». Justement, si t’en parlais, peut-être qu’on comprendrait!
Ça c’est dans le journal du vendredi. Samedi, je participe à Belles à Bloguer, le premier rendez-vous des blogueuses québécoises. Je suis dans la salle, café à la main et yeux encore un peu collés alors que Carl Charest trace l’historique des blogueuses québécoises. Et dans la catégorie Mamans, BANG! Ma face est dans le Powerpoint aux côtés d’autres blogueuses post-Mère indigne. Woh! J’ai senti ma face devenir rouge, j’étais surprise, contente et gênée, tout ça en même temps. Entre les conférences, des filles sont venues me voir en me disant qu’elles me lisaient, qu’elles m’appréciaient et certaines m’ont remercié.
Gros weekend. J’ai réalisé que mon journal intime avait une portée bien plus grande que j’imaginais.
Au cours des derniers mois, vous avez été nombreuses à me remercier. Et bien, c’est à mon tour de vous dire merci. Merci de me lire. Je me sens choyée d’avoir toute cette reconnaissance, surtout que je ne la cherchais pas. Je continue à ne pas la chercher, à écrire pour moi pour me garder vivante (comme dirait France D’Amour), mais si ce que j’écris vous inspire, vous réconforte, vous fait rire, vous fait sentir moins seule, ça me fait très plaisir. Si ma façon d’être une mère anti-quétaine/pigiste/urbaine/curieuse peut vous donner un peu d’espoir dans le monde ultra codé de la maternité, tant mieux!
Là je pense que le p’tit cadenas a sauté pour de bon.