40 semaines
De retour derrière le clavier aux petites heures du matin, mais cette fois-ci ce n’est pas la toux qui m’a réveillée. Yé! C’est plutôt l’arrivée d’une gigoteuse frisée dans mon lit et… la faim. C’est donc avec la trame sonore de mes Rice Krispies qui poppent que je vous écris qu’on est presque guéris.
Enfin. Je touche du bois parce qu’on morve encore un peu, mais semble-t-il qu’on ait passé le pire. Merci d’ailleurs à toutes pour vos bons conseils et vos encouragements. Ça a fait la différence dans les moments plus difficiles. Ouain, j’étais plutôt impatiente que ça se règle ces issues de santé… on ne prenait pas du mieux assez vite à mon goût. J’avouerai qu’atteindre ma date prévue d’accouchement, le 2 novembre, induisait un genre de pression inconsciente. Et là, à 40 semaines et quelques jours, je m’en remets totalement à la Vie. Soulagée qu’Alice et moi n’ayons plus ce mal de gorge tenace, je suis capable de me dire: j’accoucherai quand j’accoucherai.
Avoir passé près de deux semaines sur le carreau a eu un effet secondaire intéressant: j’ai détaché mon attention de l’accouchement. Avant cela, j’y pensais quand même beaucoup, surtout que je désire avoir un AVAC (accouchement vaginal après césarienne). Je me suis renseignée et préparée pour ce type d’accouchement et dans le processus, je me suis bâti une bonne confiance en moi, mais je me suis aussi créé des attentes.
Pourtant, s’il y a une chose à laquelle tu ne peux pas t’attendre, c’est bien un accouchement. T’as aucune idée quand ça va se déclencher, pour combien de temps et comment ça va revirer tout ça. L’expérience ultime du lâcher prise.
Mais là, la préparation commençait à faire place à un genre de set up mental où s’il advenait que j’aie une deuxième césarienne, j’allais vivre avec l’immense regret de ne jamais avoir expulsé moi-même un enfant hors de mes entrailles (on se rappelle, après elle, la famille est terminée). Les notions de « réussite » et « échec » étaient entrées dans mon plan de naissance.
C’est sûr que j’aimerais vivre cette expérience féminine folle. C’était mon souhait le plus cher avant qu’un autre voeu prenne le dessus: qu’on s’en sorte toutes les deux le mieux possible. C’est ça l’essentiel. Accoucher et être accouchée en santé. C’est pourquoi j’ai ouvert mon champ de vision un peu plus large, comme à mon premier accouchement, en me disant que TOUT pouvait arriver. J’ai de bonnes chances d’y arriver. Mais ce qui doit arriver, arrivera.
Fac, t’arrives-tu là bébé?