Une fin de semaine à l’hôpital (encore)

| 7 Comments

Qu’est-ce que vous avez fait de bon en fin de semaine? Je pensais aller faire un tour à l’une des nombreuses foires d’artisanat et de design pour une première sortie de type « divertissement » avec Léonie, mais nos plans ont été changés à la dernière minute. Pour célébrer son premier mois, on a passé un weekend mère-fille à l’hôpital Ste-Justine. Ben oui. Encore rendues là. Calvaire.

La semaine dernière, Léonie a commencé à avoir une petite masse au sein gauche. C’était plus que le gonflement normal causé par mes folles hormones. En deux-trois jours, ça a dégénéré. C’est devenu gros comme un raisin globe et de la même couleur rouge-mauve. Eww. Jeudi midi, nous nous sommes présentés à l’urgence de Ste-Justine avec notre petite mutante. Les infirmières, résidents et pédiatres s’étonnaient qu’elle ne soit pas incommodée par cet immense chose. En effet, elle ne chialait même pas alors que tous tripotaient sa grosse bosse dégueue.

Diagnostic: mastite, une infection du sein causée par des bactéries présentes à la surface de la peau.
Traitement: drainage chirurgical et antibiotiques.

Jeudi soir, Léonie a donc visité la salle d’opération pour une courte intervention sous anesthésie générale. L’abcès a été vidé par une petite incision. Le tout s’est très bien déroulé, si bien que l’équipe en a profité pour ligaturer son nombril qui guérissait mal. Deux pour un. Chapeau les chirurgiens.

La convalescence s’est déroulée rondement et sans inquiétude. Léo était somme toute éveillée et vigoureuse malgré sa fatigue post-opératoire. Elle buvait bien et mouillait ses couches normalement. Trois dodos au 6e étage bloc 5 plus tard, nous sommes retournées à la maison. C’était hier midi.

Factuellement, ça s’est passé de même.

Léonie et moi qui attendons en siestant le diagnostic à l’urgence.

Côté émotions, disons que ça été un peu plus intense. Je ne m’attendais tellement pas à rester quatre jours à l’hôpital en me présentant à l’urgence jeudi midi, quand la pédiatre a prononcé « hospitalisation », ça a eu l’effet d’une claque au visage. J’étais en maudit. Encore en maudit contre la vie de nous dropper une tuile/bobo sur la tête. Encore en train de me demander comment ça se fait qu’on doive vivre ces épreuves de santé. Qu’est-ce que j’ai encore à apprendre de ça en tant que mère? Me semblait que j’avais compris un truc ou deux là-dessus au fil des crises d’asthme d’Alice. Ben non. Pas fini ça a l’air.

En repensant à ma réaction de colère par après, j’ai entrevu la fille égocentrique qui ne voulait pas se faire chier à passer un nombre indéterminé de jours et surtout de nuits dans une chambre d’hôpital petite et inconfortable. Y’avait aussi la déception des plans du weekend laissés de côté. Et une certaine solitude anticipée du fait que mon chum devait s’occuper de notre aînée alors que je serais au chevet de la plus jeune non-stop, allaitement oblige.

Constat: Je ne suis pas la mère qui s’oublie complètement pour ses enfants. J’en fais beaucoup, mais mon petit Moi est toujours là. Et pas de culpabilité ressentie: ça me confirme que j’existe en dehors de mon rôle de mère.

Finalement, la colère est partie en même temps que Léonie dans la salle d’opération. J’ai abdiqué face à la situation. Arrêter de penser et vivre au rythme soutenu des boires et des visites du personnel médical. Tout ce que je pouvais faire et devais faire, c’est être là.

Constat corrigé: Je suis la mère qui s’oublie volontairement pour ses enfants.

Et parlant de présence, ma mère m’a tenu compagnie alors que Jonathan était à la maison. Une mère qui prend soin de sa fille, qui est elle-même une mère qui prend soin de sa fille. C’est très précieux.

En passant, la campagne de financement Le Grand Sapin de Ste-Justine prend fin dans moins d’une heure! « En achetant une lumière à 5 $, vous faites briller le Grand sapin de Sainte-Justine et vous aidez la Fondation CHU Sainte-Justine. » Le big ass sapin sera allumé ce soir. Et la fondation permettra de faire des choses super pour les enfants qui n’ont pas la chance de Léonie et qui doivent rester à l’hôpital pendant des semaines, voire des mois…